
Qui rêve d’atteindre l’extrémité d’un chemin sablonneux et d’y voir la forêt s’incliner devant la mer turquoise ? Sur la péninsule de Boca Paila, à deux heures au sud de Tulum, Punta Allen signe l’ultime virage avant l’horizon. Entre lagune et Caraïbe, ce hameau maya niché dans la réserve de Sian Ka’an attire ceux qui recherchent isolement doux, plages vierges et authenticité villageoise.
Un voyage au bout du sable : rejoindre Punta Allen depuis Tulum
La route commence là où les hôtels cèdent la place aux mangroves protégées. Quarante à soixante kilomètres, selon le point de départ, séparent Tulum du village. La piste, tantôt calcaire tantôt sableuse, longe la mer d’un côté et la lagune de l’autre. Entre nids-de-poule et ponts en bois, le trajet réclame patience ; il faut souvent deux à trois heures en 4×4 ou en colectivo local pour atteindre le quai principal. Chaque mètre parcouru rapproche le visiteur d’un littoral où la civilisation paraît lointaine.
Lors d’une excursion à Sian Ka’an, observer dauphins, tortues et hérons depuis l’eau avant de débarquer sur la jetée de Punta Allen prolonge la découverte : palmiers arqués, sable farineux et eau translucide composent alors un tableau mouvant.
La vie sous les cocotiers : ambiance d’un village coupé du monde
Officiellement baptisé Javier Rojo Gómez, le hameau compte moins de cinq cents habitants et s’étire sur quelques rues de sable fin. Un générateur collectif fournit l’électricité seulement à la mi-journée et en soirée ; juste assez pour refroidir les boissons, illuminer les échoppes de ceviche et charger les téléphones avant l’extinction des feux. Les maisons en bois peint tutoient les palmes, les enfants improvisent des matchs de foot sur la plage, et les pêcheurs réparent leurs filets sous l’ombre d’un manguier. L’atmosphère invite immédiatement à ralentir.
Les adresses pour dormir ou manger se résument à quelques cabanes tournées vers la mer ou la lagune. L’eau courante vient de puits filtrés, et les repas reposent sur la pêche du matin : langouste, mérou, parfois barracuda grillé au feu de coco. Au coucher du soleil, les visiteurs se retrouvent sur le vieux ponton pour sentir la brise venue de la barrière méso-américaine et écouter le silence tropical, seulement ponctué par le chant des cigales.
Entre mer et lagune secrète : activités salées pour journées lentes
Les flats encerclant la péninsule font la réputation locale auprès des passionnés de pêche à la mouche. À marée haute, bonefish, tarpon et permit glissent à fleur d’eau. Dès l’aube, des barques légères partent vers la lagune, tandis que d’autres voyageurs enfilent palmes et masque sur la barrière de corail située à quelques centaines de mètres du rivage. Les branches d’acropora, les gorgones violettes et les bancs de poissons chirurgiens offrent un spectacle chatoyant sous la surface.
Sur la terre ferme, des sentiers traversent la jungle jusqu’à des cenotes dissimulés, parois tapissées de lianes et eau douce cristalline. Louer un vélo et suivre la piste jusqu’au phare permet d’apercevoir coatis et iguanes prenant le soleil sur les rochers noirs. Pour regagner Tulum, mieux vaut partir avant la nuit : la piste cahoteuse s’assombrit vite et les marécages voisins restent sans éclairage. Le trajet, ponctué de rebonds, fait partie intégrante de l’aventure.
Regarder la jungle plonger d’un trait dans le bleu caraïbe, sentir la lumière se tamiser quand les étoiles prennent la relève et entendre la houle à travers la moustiquaire suffisent à comprendre pourquoi Punta Allen marque l’imaginaire. Ce confetti posé à l’extrémité de la péninsule offre une parenthèse hors du temps, et c’est précisément ce qui le rend inoubliable.
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